
Pourquoi recourir à la médiation familiale ?
Me Aline TELLIER, Avocate et Médiatrice
Lorsqu’un client me pose cette question « pourquoi recourir à la médiation familiale ? », plusieurs réponses me viennent en tête. Cependant, une réponse imagée prédomine souvent : « Car votre différend familial est un peu comme un énorme iceberg ».
Je m’explique …

Contenu de l’article :
Le différend familial est un énorme iceberg.
La partie émergée, et donc visible de cet iceberg, est le litige.
Le litige est le différend juridique, qui se définit par une opposition d’intérêts qui peut être résolue par l’application de la règle de droit appropriée.
En revanche, le litige n’est pas le conflit et s’en distingue.
Le conflit est souvent défini comme une opposition d’intérêts comportant des aspects juridiques et non juridiques (par ex. : les intérêts économiques, le relationnel, l’émotionnel, l’histoire familiale, la psychologie …) dont la résolution n’est pas fondée sur la mise en œuvre d’une règle de droit., …
Ainsi, bien que le conflit englobe le litige, le conflit est bien plus large que le litige.
Le conflit est donc l’iceberg dans son intégralité, soit tant la partie émergée que la partie immergée.
Or, selon l’article 12 du Code de procédure civile,
« Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables.
Il doit donner ou restituer leur exacte qualification aux faits et actes litigieux sans s’arrêter à la dénomination que les parties en auraient proposée.
Toutefois, il ne peut changer la dénomination ou le fondement juridique lorsque les parties, en vertu d’un accord exprès et pour les droits dont elles ont la libre disposition, l’ont lié par les qualifications et points de droit auxquels elles entendent limiter le débat.
Le litige né, les parties peuvent aussi, dans les mêmes matières et sous la même condition, conférer au juge mission de statuer comme amiable compositeur, sous réserve d’appel si elles n’y ont pas spécialement renoncé. ».
Il en résulte que l’office du juge est de solutionner le litige et que la décision de justice n’aura donc pas forcément pour conséquence de clore définitivement le conflit. Il peut être entendu aisément que le rôle du juge est d’apporter une réponse juridique et qu’il ne pourra pas, sur le peu de temps de l’audience, dénouer les dysfonctionnements de la relation familiale, délier les aspects psychologiques dont les appréhensions, besoins et autres émotions de chacun ou encore renouer le dialogue …
Dans certaines situations notamment lorsque le litige et le conflit se chevauchent, il arrive, forte heureusement, que la décision de justice apaise la situation et stoppe ou réduise à une peau de chagrin le conflit. Dans d’autres cas, la décision de justice n’est qu’une première pierre étape pour tenter de résoudre le conflit, le différend familial dans sa globalité.
D’où l’intérêt de la médiation familiale, qui a pour objectif de mettre fin amiablement au différend familial / conflit.
Ainsi, la médiation permet l’élaboration d’une solution non en droit mais conforme au droit, homologable, exécutoire et exécutable où le droit n’est qu’un accessoire.
Le processus de médiation est un facilitateur de rencontre notamment grâce à la recherche des émotions, besoins, attentes des médiés pour satisfaire leurs demandes réelles.
EN conclusion
La médiation familiale va s’atteler à faire fondre l’iceberg dans sa globalité et de ne pas se cantonner au litige, autrement dit aux oppositions d’intérêts juridiques entre les parties.
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